Laurent Mettraux, quintette à vents

Une des grandes problématiques de la composition musicale est celle de l’unité dans la diversité, l’équilibre étant atteint lorsqu’il n’y a place ni pour l’ennui, ni pour la dispersion. Les formes plus ou moins structurées (sonate, rondo, fugue, …) possédaient les potentialités d’un tel équilibre, de même que l’harmonie tonale. La liberté progressivement acquise dans les domaines de la forme, du matériau harmonique, mélodique et rythmique, offre autant de nouvelles possibilités d’équilibre que de déséquilibre. D’où l’exigence d’une quête sans cesse renouvelée, qui se vit plus qu’elle ne se pense : la musique prime sur la théorie.

Dans mon Quintette à vents, la diversité est assurée par une variation des climats et des couleurs sonores, tandis que l’unité est assurée par la permanence de certaines tournures mélodiques ou rythmiques, et par des rappels variés de passages entendus précédemment.

Etablie depuis un peu plus de 2 siècles, la formation traditionnelle du Quintette à vents éclaire d’une autre facette la question de la diversité et de l’unité par l’usage d’instruments aux timbres radicalement différents, mais dont les diverses possibilités d’alliage permettent une fusion sonore sans cesse changeante.

Laurent Mettraux, 23.7.2001